District Autonome d'Abidjan
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Inventaire des sources de pollution
Evolution des concentrations de polluants atmosphériques
Réseau de stations de mesure
Le District Autonome d'Abidjan de dispose pas de réseau de stations de mesure à proprement parler, mais différents projets de coopération internationale lui ont permis de se doter d'instruments de mesure pour surveiller les niveaux de pollution locaux :
- En 2017, le CIAPOL (Centre Ivoirien Anti-Pollution) d'un camion-laboratoire semi-mobile de technologie belge, qui permet de mesurer les niveaux ambiants de pollution pour six polluants : le dioxyde de soufre (SO2), le monoxyde de carbone (CO), l'ozone (O3), le BTEX(benzène, toluène, éthylbenzène et xylène) et les particules fines.
- La Ville de Nice a également fait don de deux types d'appareils au District d'Abidjan : des capteurs mobiles "Greenbee" qui mesurent les niveaux de dioxyde d'azote et le bruit ; et des analyseurs permettant de mesurer différents polluants : PM10, monoxyde d'azote (NO) et dioxyde d'azote (NO2), dioxyde de soufre (SO2) et ozone (O3). Cependant, les autorités du District ont rencontré des difficultés dans la maintenance des appareils et l'interprétation des données recueillies.
De plus, dans le cadre d'une étude d'impact environnemental préalable à un projet d'échangeur autoroutier, le District Autonome d'Abidjan a installé sept points d'échantillonnage pour caractériser la qualité de l'air ambiant sur le site du projet. Même si les données récoltées sont parcellaires car les mesures n'ont été effectuées que sur deux journées, elles ont permis de déceler des dépassements récurrents des valeurs guides de l'OMS, en particulier pour les PM10.
Organisation de la surveillance
Cartes de concentrations modélisées
Pics de pollution
Evaluation des impacts sanitaires
Selon les chiffres de l'Organisation Mondiale de la Santé publiés en 2016, la pollution de l'air en Côte d'Ivoire était responsable de 4 970 décès prématurés en 2012, soit un taux de mortalité normalisé en fonction de l'âge de 43 pour 100 000. Le nombre d'années de vie perdues était de 244 295.
En complément des données épidémiologiques de l’OMS, le rapport du projet DACCIWA (Dynamics Aerosol Chemistry Cloud Interactions in West Africa), financé par l’Union Européenne, apporte des éléments supplémentaires basé sur l’étude de l’impact sanitaire des fortes concentrations d’aérosols à Abidjan.
Ce rapport démontre en effet que les fortes concentrations en particules fines posent un risque substantiel pour la santé publique et exacerbent des problèmes médicaux bénins. Les auteurs de ce rapport ont calculé les valeurs de risque relatif à long terme à Abidjan, en utilisant le nombre de consultations médicales comme un proxy des effets néfastes sur la santé de la pollution. Cela leur a permis d’exposer les relations entre l’exposition à long terme aux PM2.5 et la santé respiratoire, cardiaque et dermatologique. Ils ont ainsi pu démontrer que le nombre d’admissions aux urgences pourrait être réduit de 3 à 4% pour les problèmes respiratoires et cardiaques, et que jusqu’à 4% de la mortalité en salle d’urgences pourrait être évitée par une baisse des concentrations de PM2.5 jusqu’au seuil recommandé par l’OMS (10 µg/m3).
De plus, les auteurs constatent que la corrélation entre le nombre de visites à l’hôpital et les concentrations de PM2.5 est particulièrement forte pendant la saison des pluies (d’avril à juillet), ce qui suggère que la forte humidité qui prévaut pendant cette saison pourrait avoir un impact sur les interactions entre niveau de pollution et impact sanitaire, possiblement en favorisant l’absorption des polluants par les poumons.
Enfin, le principal enjeu identifié par les auteurs en termes d’impact sanitaire est celui des feux domestiques utilisés pour la cuisson, bien devant les risques posés par le trafic routier ou le brûlage des déchets. A cause de la répartition genrée du travail domestique à Abidjan, les femmes et les enfants sont les premiers exposés à ces niveaux de pollution dangereux.
Source : "Policy-relevant findings of the DACCIWA project", Evans, M.J., et al., 2018.
Réduction des émissions
- Mobilité
Le District Autonome d'Abidjan mène plusieurs projets qui devraient permettre de développer l'offre de transports en commun et de décongestionner la ville : une ligne de métro, ou "train urbain", sur l'axe Nord-Sud, qui devrait être opérationnel en 2022; et une ligne de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) sur l'axe Est-Ouest, qui est encore à l'étude mais devrait voir le jour en 2021.
Ces deux lignes à venir permettront de répondre à la demande croissante en mobilité de la population, chacune de manière complémentaire. Une fois en service, elles assureront une diminution significative des temps de trajet : la ligne de métro, à 40 km/h, sera deux à quatre fois plus rapide que la ligne de bus actuellement en service sur le même corridor; quant à la ligne de BHNS, avec une vitesse moyenne de 25 km/h, elle sera elle deux fois plus rapide que les lignes de bus existantes. En plus de l'impact bénéfique sur la qualité de l'air, cette réduction du temps de trajet aura un impact important sur l'accès à l'emploi des Abidjanais, en particulier des plus défavorisés. En effet la Banque Mondiale estime que "quand ces deux lignes seront opérationnelles, l'accessibilité d'emploi dans le Grand Abidjan augmentera de 18,5% à 55%, c'est-à-dire environ 1,4 millions d'emplois supplémentaires seront accessibles en moins d'une heure par transport public".
- Gestion des déchets
Dans le cadre de l'initiative "Déchets" de la Climate and Clear Air Coalition (CCAC), le District Autonome d'Abidjan a mis en place en 2017 un programme de travail identifiant trois actions prioritaires pour améliorer la gestion des déchets et réduire les émissions de polluants climatiques à courte durée de vie :
- Fermeture de la décharge à ciel ouvert d'Akouedo et ouverture deux nouveaux sites; mise en place d'un système de récupération des gaz d'enfouissement;
- Tri des déchets organiques et compostage des déchets collectés;
- Optimisation des itinéraires de collecte et renouvellement de la flotte de véhicules.
- Chantiers et travaux publics
Dans le cadre du projet d'échangeur autoroutier sur le boulevard Mitterrand, le Ministère de l'équipement et de l'entretien autoroutier ivoirien a publié une étude d'impact environnemental et social en 2019. Cette étude d'impact contient plusieurs mesures d'atténuation pour réduire les émissions de polluants liées à la construction de l'échangeur (poussières de chantiers et gaz d'échappement des véhicules et machines).
- Arrosage des sections de voies non bitumées dans la zone de construction à proximité des zones résidentielles;
- Mise en place de panneaux de protection pour la réduction de la poussière de long de la zone de construction;
- Couverture du site de construction par du gazon ou une couche végétale pour éviter le soulèvement de poussières.
- Recommandations issues du projet DACCIWA
Pour réduire les émissions de polluants atmosphériques à Abidjan et plus largement en Afrique de l’Ouest, les auteurs du rapport à l’intention des décideurs du projet DACCIWA préconisent plusieurs actions :
- Réduire les émissions liées aux feux domestiques en incitant à l’utilisation de combustibles alternatifs et de poêles fonctionnant au gaz ou à l’électricité;
- Limiter la combustion de biomasse
- Mettre en place des réglementations visant à réduire la teneur en soufre de l’essence, et moderniser la flotte de véhicules (deux-roues à moteurs, voitures individuelles et véhicules utilitaires).
Pour plus d’informations sur les conclusions du projet DACCIWA, l’intégralité du rapport est disponible ici.
Réduction de l'exposition des populations
Dans le cadre du projet de construction d'échangeur autoroutier, l'étude d'impact social et environnemental préconise de planter des arbres le long de la zone de chantier en secteur résidentiel afin de réduire l'exposition des riverains.