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Inventaire des sources de pollution
De manière générale, les émissions de polluants atmosphériques sont en baisse constante à Madrid : -44% d’émissions de NOx entre 2006 et 2016 ; -45% pour les PM10 ; -49% pour les PM2.5 ; -60% pour le SO2...
Le trafic routier est la principale source d’émissions d’oxydes d’azote et de particules à Madrid. Même si les émissions liées au trafic routier ont nettement diminué, les émissions d’oxydes d’azote en particulier restent problématiques à Madrid. Ainsi, les concentrations de NO2 demeurent au dessus des valeurs limites horaires et annuelles.
L’aéroport Adolfo Suárez Madrid-Barajas est également une source significative de NOx et, dans une moindre mesure, de particules.
NB 1 : l'inventaire de Madrid ne distingue pas les émissions du transport aérien, fluvial et ferroviaire, mais seulement celles du transport routier et des "autres modes de transport". Pour le graphique ci-dessous il a été considéré que toutes les PM10 de "autres modes de transport" étaient dues au transport aérien, car l'aéroport est une source prédominante.
NB 2 : le secteur d'émissions "Industrie manufacturière" inclut l'usage de solvants (SNAP 6 dans l'inventaire de Madrid), qui représente une part majoritaire de ce secteur (61%).
Evolution des concentrations de polluants atmosphériques
Les concentrations de dioxyde d'azote sont en baisse à Madrid sur la période 2007-2017 : elles passent de 55 µg/m3 à 36 µg/m3, soit une baisse de 35 %.
Néanmoins, la valeur limite annuelle de 40 µg/m3 est toujours dépassée sur plusieurs stations de fond et sur cinq stations de trafic sur neuf.
Source : "Qualité de l'air : rapport annuel 2018", Mairie de Madrid, Direction Générale de la Durabilité et du Contrôle Environnemental.
Les concentrations de PM2.5 sont baisse pour la ville de Madrid : elles sont passées de 18 µg/m3 en 2007 à 11 µg/m3 en 2017, soit une baisse de 39%.
La valeur limite annuelle en vigueur à Madrid est 25 µg/m3, tandis que la valeur guide recommandée par l'OMS est de 10 µg/m3.
En 2017, 4 stations de fond sur 9 respectaient la valeur guide de l'OMS, et aucune n'a dépassé la valeur limite.
Source : "Qualité de l'air : rapport annuel 2018", Mairie de Madrid, Direction Générale de la Durabilité et du Contrôle Environnemental.
Les concentrations d'ozone augmentent à Madrid sur la période 2007-2017 : elles passent de 34 µg/m3 à 49 µg/m3, soit une augmentation de 44% en 10 ans.
La valeur cible pour la protection de la santé humaine est de 120 µg/m3 (moyenne sur 8 heures, à ne pas dépasser plus de 25 jours par an). Sur la période 2016-2018 aucune station de mesure n’a respecté cette valeur cible. De plus, en 2018, trois stations de mesure ont enregistré des niveaux dépassant le seuil d’information fixé à 180 µg/m3 (moyenne horaire).
Source : "Qualité de l'air : rapport annuel 2018", Mairie de Madrid, Direction Générale de la Durabilité et du Contrôle Environnemental.
Les concentrations de dioxyde de soufre sont en baisse à Madrid : de 10 µg/m3 en 2007 à 6 µg/m3 en 2017, soit une réduction de 40% en 10 ans.
La valeur limite annuelle en vigueur à Madrid pour le dioxyde de soufre est de 125 µg/m3, et la valeur limite horaire de 350 µg/m3. Les niveaux de concentrations enregistrés sont bien inférieurs à ces valeurs limites, et toutes les mesures réalisées en station de fonds respectent les limites légales. Il n’y a pas eu de pic de pollution au SO2 en 2018, et même les valeurs maximales enregistrées correspondent à environ 10% de la valeur limite horaire.
Source : "Qualité de l'air : rapport annuel 2018", Mairie de Madrid, Direction Générale de la Durabilité et du Contrôle Environnemental.
Réseau de stations de mesure
Le système de surveillance de Madrid se compose de 24 stations fixes automatiques qui collectent des informations de base pour la surveillance de la pollution atmosphérique. Ces stations fixes sont de trois sortes :
- 12 stations de fond, qui permettent de mesurer l’exposition de la population urbaine en général;
- 9 stations de trafic, qui sont situées dans des endroits où le niveau de pollution est particulièrement influencé par la présence d’une route à proximité (tout en évitant les hotspots de pollution)
- 3 stations rurales ou de banlieue, qui sont situées en périphérie des zones urbaines et permettent de surveiller les endroits où on trouve les plus hauts niveaux de pollution à l’ozone.
Organisation de la surveillance
La surveillance de la qualité de l’air à Madrid est menée en régie par la Mairie au sein du Service intégré de la qualité de l’air, qui effectue à la fois des missions de surveillance (maintenance des équipements de mesure, collecte des données), de prévision (grâce au réseau météorologique municipal et au modèle de prédiction SERENA), et d’information (avec la diffusion d’un indice de la qualité de l’air mis à jour toutes les heures auprès des citoyens, entreprises et institutions).
Cartes de concentrations modélisées
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Pics de pollution
La réglementation en vigueur à Madrid prévoit trois niveaux d’épisodes de pollution, qui renvoient chacun à un protocole d’actions spécifiques. Le seul polluant concerné est le dioxyde d’azote:
- Seuil de prévention : lorsque deux stations de la même zone dépassent simultanément 180 µg / m3 pendant deux heures consécutives, ou trois stations du réseau de surveillance dépassent simultanément 180 µg / m3 pendant trois heures consécutives.
- Seuil d’avis : lorsque deux stations de la même zone dépassent simultanément 200 µg / m3 pendant deux heures consécutives, ou trois stations du réseau de surveillance dépassent simultanément 200 µg / m3 pendant trois heures consécutives.
- Seuil d’alerte : lorsque trois stations du même secteur (ou deux s'il s'agit de la zone 4) dépassent simultanément 400 µg / m3 pendant trois heures consécutives.
Ces différents niveaux enclenchent des scénarios différents selon la durée et la sévérité de l’épisode. Selon les scénarios enclenchés, une série de mesures d’urgence sont mises en oeuvre : mesures d’information de la population; mesures de renforcement des transports en commun; limitation de vitesse à 70km/h; interdiction de circuler sur la M30 (boulevard périphérique autour de Madrid); interdiction de stationner pour les véhicules les plus polluants.
En 2018, le protocole prévu en cas d’épisode de pollution a été activé à 4 reprises, pour un total de 11 jours.
Evaluation des impacts sanitaires
Analyse impacts sanitaires si données dispo
Réduction des émissions
- Trafic routier : mise en place de la Zone à Faibles Emissions "Madrid Central"
Le cadre national espagnol permet, depuis 2016, la mise en place de Zones à Faibles Émissions par les autorités locales, à travers un système de vignettes catégorisant les véhicules par niveau d’émissions. Pour le moment, la mise en œuvre de ZFE est laissée à la discrétion des autorités locales, qui sont compétentes en matière de politique de mobilité.
Madrid est une des deux villes d’Espagne, avec Barcelone, à avoir utilisé cette nouvelle disposition réglementaire, avec la mise en oeuvre en novembre 2018 de la Zone à Faibles Émissions (ZFE) “Madrid Central”, qui couvre un périmètre d’environ 4,7 km2 dans le centre-ville. Ce périmètre regroupe 4 anciennes “Areas de Prioridad Residencial”, au sein desquelles les tarifs de stationnement favorisaient les véhicules les moins polluants et ceux des résidents. A partir de novembre 2018, la Mairie de Madrid a imposé des restrictions de circulation au sein du périmètre : les véhicules sans vignettes sont interdits de circulation, tandis que les véhicules aux vignettes les moins performantes (C & B) n’ont accès qu’aux places de stationnement publiques qui se situent à l’entrée de de la ZFE. Les véhicules “ECO” ou “zéro émission” peuvent eux circuler dans l’entièreté de la zone. Les véhicules des résidents de la zone et les véhicules en autopartage sont pour le moment exemptés des restrictions de circulation. Les standards seront progressivement renforcés jusqu’à atteindre une zone zéro émissions en 2025. De la même manière, les sanctions en cas de non-respect des restrictions de circulation seront appliquées de manière graduelle et pédagogique.
Selon la Mairie de Madrid, la mise en oeuvre de la ZFE Madrid Central permettra une baisse de 30% des concentrations de NOx, de 24% des concentrations de PM10 et de 24% des concentrations de PM2.5.
NB : Les élections municipales de mai 2019 ont résulté en un changement de majorité. Le nouveau maire de Madrid a décidé de lever sanctions infligées en cas d'infraction dans la zone Madrid Central à partir du 1er juillet 2019. La ZFE est donc de fait suspendue.
Réduction de l'exposition des populations
Analyse exposition
Communication, sensibilisation et acceptabilité

La stratégie de communication déployée par la Mairie de Madrid autour de la mise en place de la ZFE s’est concentrée sur le renforcement de l’acceptabilité de ce dispositif potentiellement disruptif pour la vie quotidienne des Madrilènes. Pour cela, deux moyens principaux ont été utilisés:
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Mettre la santé au premier plan : les discours des élus, techniciens de la ville et experts autour de la ZFE ont tous insisté sur les dangers que pose la pollution de l’air sur la santé, et sur les impacts sanitaires bénéfiques liés à la mise en place de la ZFE. Les supports de communication déployés dans toute la ville et les communes avoisinantes, avec une identité graphique forte, reprenaient tous la figure du coeur, comme symbole à la fois d’une meilleure santé des habitants et du fait que la ZFE serait déployée dans le coeur de la ville. Les slogans accompagnant les affiches portent également des messages tournés sur la santé : “Votre santé, au centre”, “Votre quartier, votre santé, notre planète” ou encore “Plus de vie, moins de fumée”.
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Insister sur les alternatives à la circulation automobile et les aspects positifs de la ZFE : la campagne de communication a également porté sur les multiples alternatives disponibles en termes de mobilité (transports en commun, vélo, autopartage) et sur les gains en termes de qualité de vie et d’attractivité de la ville de Madrid une fois la ZFE en place.
De plus, toujours dans un souci d’acceptabilité de la population, les autorités locales ont mis en place un système de sanctions progressif afin de ne pas pénaliser immédiatement les automobilistes qui seraient en infraction : dans un premier temps, aucune sanction n’est prise contre les véhicules en infraction, puis des contrôles automatiques sont instaurés, avec l’envoi d’avertissements aux contrevenants, mais toujours sans infliger d’amende. A partir de l’entrée en vigueur officielle de la ZFE (janvier 2019), les contrevenants se voient infliger une amende, mais dont le montant est relativement faible (90€ - à titre de comparaison, le montant de l’amende en cas d’infraction dans la ZFE de Bruxelles est de 350€).