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Industrie manufacturière

Inventaire des sources de pollution
En 2015, les émissions totales d’oxydes d’azote (NOx) s’élevaient à 41 052,5 tonnes. Les secteurs les plus émetteurs sont : le transport routier (42,7% des émissions), suivi du secteur habitat et tertiaire (18,9%) et, en troisième position, des chantiers, travaux publics et carrières (6,6%).
Les émissions totales de dioxyde de soufre (SO2) s’élevaient, elles, à 3 431 tonnes sur l’année 2015, attribuables en majeure partie au transport fluvial et maritime (70,3% des émissions liées surtout à l’utilisation de carburants à haute teneur en soufre par les navires) et dans une moindre mesure à la production d’énergie (15% des émissions).
Evolution des concentrations de polluants atmosphériques
Les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) à Tokyo ont baissé de presque 30% sur la période 2007-2017, passant de 43 µg/m3 à 30,6 µg/m3. La valeur guide de concentrations de NO2 recommandée par l’OMS (40 µg/m3 en moyenne annuelle) est donc respectée en moyenne à Tokyo.
A noter que sur les 44 stations qui mesurent les concentrations de NO2, aucune ne dépasse la valeur limite en vigueur à Tokyo.
Les concentrations de PM2.5 à Tokyo ont baissé de presque 20% sur la période 2007-2017, passant de 16 µg/m3 à 12,8 µg/m3. Malgré cette baisse, la valeur guide de concentrations de PM2.5 recommandée par l’OMS (10 µg/m3 en moyenne annuelle) reste légèrement dépassée.
De plus, parmi les 47 stations mesurant les concentrations de PM2.5, 6 ne respectent pas la valeur limite en vigueur à Tokyo.
Les concentrations d’ozone à Tokyo sont stables sur la période 2007-2017, où le niveau se maintient autour de 64 µg/m3. Parmi les 41 stations mesurant les niveaux d’ozone à Tokyo, toutes sont en dépassement de la valeur limite en vigueur.
Ce polluant semble donc être un des plus problématiques pour la ville, puisque les concentrations d’ozone sont élevées et n’ont pas diminué au cours des 10 dernières années, alors même que les niveaux de particules, de dioxyde de soufre et d’oxydes d’azote ont eux significativement baissé sur la période.
Les concentrations de SO2 à Tokyo ont baissé de presque 50% sur la période 2007-2017, passant de 5,4 µg/m3 à 2,7 µg/m3. La valeur guide de concentrations de SO2 recommandée par l’OMS (20 µg/m3 en moyenne sur 24h) est donc respectée.
De plus, parmi les 20 stations chargées de mesurer les concentrations de SO2, toutes respectent la valeur limite en vigueur à Tokyo.
Réseau de stations de mesure
Le Bureau de l’Environnement du Gouvernement Métropolitain de Tokyo gère le réseau de mesure de la pollution de l’air. Ce réseau est composé d’équipements de mesure installés sur 82 sites différents à travers Tokyo, et qui assurent une surveillance continue sur 24 heures. Les mesures prises sont mises à jour heure par heure, et sont mises à disposition du grand public sous forme de cartes via le site internet du Bureau de l’Environnement.
A ce réseau de mesure local s’ajoute un système de surveillance des polluants atmosphériques à l’échelle nationale, géré par le Ministère japonais de l’Environnement.
Organisation de la surveillance
Cartes de concentrations modélisées
Pics de pollution
Evaluation des impacts sanitaires
Réduction des émissions
Transport routier : interdiction du diesel et promotion des véhicules propres
- "Diesel ban"
En 2003, le gouvernement métropolitain de Tokyo a adopté un règlement introduisant de nouveaux standards d’émissions pour les gaz d’échappement des véhicules diesel, plus stricts que ceux en vigueur au niveau national. Les véhicules commerciaux (camions, camionnettes) et les bus à moteur diesel ont ainsi été interdits de circulation sur le territoire de la métropole*. Cette décision ambitieuse et précoce par rapport à d’autres mégapoles, s’explique par la volonté des autorités locales de pallier au manque d’action au niveau national alors même que les effets sanitaires de la pollution émise par les moteurs diesel étaient de mieux en mieux connus.
* Les voitures individuelles à moteur diesel sont exemptées de l’interdiction car elles ne représentent qu’une petite partie des émissions attribuables aux véhicules diesel.
Après l’entrée en vigueur du règlement, les véhicules diesel concernés par l’interdiction ont dû soit être remplacés par des véhicules propres, soit équipés de dispositifs de réduction des émissions (filtre à particules ou catalyseurs à oxidation) pour pouvoir continuer à circuler sur le territoire métropolitain. Le GMT a mis en place des aides financières à l’intention des professionnels, afin de les aider à convertir leur véhicules ; ainsi qu’un système de certification des dispositifs de réduction des émissions.
Le Gouvernement Métropolitain de Tokyo a mis en place des moyens importants pour faire respecter la réglementation et, le cas échéant, appliquer des sanctions aux contrevenants. Ainsi, des équipes mobiles d’ « inspecteurs de la pollution automobile », couplées à un réseau de caméras fixes, détectent les véhicules en infraction. Les contrevenants au dispositif font l’objet d’une ordonnance interdisant la circulation du véhicule et, en cas de récidive, doivent s’acquitter d’une amende.
Source: "Introducing Diesel Vehicle Control", Tokyo Metropolitan Government, 2003.
- Promotion des véhicules propres
Le Gouvernement Métropolitain de Tokyo s’est fixé comme objectif, à l’horizon 2030, d’atteindre 50% de « véhicules zéro émissions » (comprenant véhicules électriques et hybrides) parmi les ventes de nouveaux véhicules sur son territoire. Pour atteindre cet objectif, le GMT entend renforcer la coopération avec les constructeurs automobiles et soutenir le développement des technologies innovantes, grâce à l’octroi de subventions mais aussi à des travaux de recherches menés par l’Institut de Recherche Métropolitain de Tokyo.
Industrie manufacturière : mesures de réduction des Composés Organiques Volatiles (COVs)
- Installation obligatoire d'équipements antipollution
Le Gouvernement Métropolitain de Tokyo a imposé aux usines présentes sur son territoire de se doter d’appareils de contrôle des émissions par évaporation, sur leurs sites de stockage et d’expédition. Cette obligation existe également au niveau national, mais le GMT a renforcé les obligations faites aux entreprises en agrandissant la liste du type de sites industriels concernés.
- Diffusion d'un guide de bonnes pratiques
Le Bureau de l’Environnement du GMT a élaboré un guide de bonnes pratiques pour réduire les émissions de COVs des sites industriels. Ce guide, diffusé auprès des industriels, identifie des mesures efficaces et rentables pour les quatre secteurs industriels les plus représentés à Tokyo : peinture, impression, traitement de surface des métaux et nettoyage.
- Envoi sur site de conseillers spécialisés
A la demande des entreprises du secteur de l’industrie, le Bureau de l’Environnement peut envoyer des conseillers spécialisés dans le contrôle des émissions de COVs. Après une analyse du contexte spécifique à l’entreprise et la réalisation de mesures sur le site, ils émettent des recommandations sur les bonnes pratiques à adopter pour réduire les émissions.
- Formation des acteurs du secteur industriel
Les services du Bureau de l’Environnement du Gouvernement Métropolitain de Tokyo organisent des séminaires de formation à l’intention des professionnels de l’industrie. Depuis la mise en place du programme en 2008, le GMT organise une dizaine de séminaires de formation pour chaque secteur industriel chaque année.
- Utilisation de produits à faible teneur en COVs dans les marchés publics
Dans un souci d’exemplarité, le GMT a inclus une clause environnementale dans ses règles de marché public, imposant l’utilisation de produits à faible teneur en VOCs pour les travaux de construction et de rénovation publics. Des bâtiments emblématiques de la ville, comme la Tour de Tokyo, ont ainsi été rénové avec une peinture qui a permis une baisse de 80% de la teneur en VOCs.
Ces différents dispositifs ont prouvé leur efficacité puisque sur la période 2000-2010, les émissions de COVs produites par des sources fixes (c’est-à-dire les usines) ont baissé de 42% à Tokyo. Cependant, de fortes concentrations de VOCs continuent à être enregistrées, et des avis d’alerte au smog photochimique continuent à être émis, en particulier en période estivale (14 jours concernés en 2015). Le GMT a pour objectif d’arriver à zéro jour en alerte à l’horizon 2020.
Source : VOCs measures in Tokyo: focusing on VOCs measures in industries à télécharger.